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Le Mouvement Camphill est né en 1939 à l’approche de la deuxième guerre mondiale, lorsque le Docteur Karl König et quelques jeunes artistes, médecins et pédagogues, réfugiés de l’Autriche annexée, furent accueillis en Ecosse.
Offerte par le père d’un enfant handicapé, la maison appelée "Camphill" donna son nom au futur mouvement.
L’idéal de ces personnes était de vivre ensemble avec des enfants handicapés mentaux. Quelques années plus tard, d’autres communautés Camphill furent créées sur le même modèle, toujours dans le but de développer des formes de vie sociale et thérapeutique nouvelles.
Le travail de ces communautés s’inspire de la Pédagogie Curative, dont l’objet est le soin et l’éducation d’enfants handicapés mentaux, et la Sociothérapie, dont l’objet est l’accueil et l’intégration à la vie sociale de personnes adultes handicapées, sont représentées dans 40 pays et surtout en Europe, par près de 550 institutions, y compris celles du Mouvement Camphill ( 2 ).
Les communautés Camphill sont indépendantes les unes des autres sur le plan juridique. Elles sont très diversifiées selon les pays, l’implantation et la taille, selon les besoins auxquelles elles répondent, qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes handicapés, ou d’initiatives dans les domaines de la maladie mentale, de l’inadaptation sociale ou des personnes âgées. Certaines d’entre elles offrent à des étudiants du monde entier des formations de trois, ou quatre ans, "sur le tas", et des diplômes officiellement reconnus dans certains pays ( Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas, E.U. ).
Au-delà de leur grande diversité, ce qui caractérise ces communautés sociothérapeutiques, où la communauté n’est jamais quelque chose d’acquis, est la recherche de nouveaux rapports sociaux.
La personne handicapée, qui a tant de difficultés à s’insérer dans notre société de lutte pour l’existence, ouvre la voie. Elle appelle des recherches sociales qui engendrent :
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des formes de coopération plus fraternelles dans la vie économique,
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des rapports plus égalitaires dans les relations humaines et le travail,
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la possibilité, en tant qu’individu unique, de pouvoir toujours plus librement faire des choix et de les réaliser dans le vaste domaine de la culture.
Participer au devenir social dépend du courage de chacun devant les défis de la vie. Sur ce chemin, chaque personne, handicapée ou non, peut devenir acteur d’un tissu social dans lequel il peut accomplir sa destinée, donner du sens à sa vie et à celle d’autrui. A sa façon, Camphill prend place aux côtés de nombreuses autres recherches sociales qui essaient d’aider ceux qui ont besoin de support. En réalité, ces derniers montrent le chemin du futur. Ils en appellent à l’interdépendance humaine, ce remède qui pour l’homme est l’homme lui-même.
( 1 ) : cf. Catalogue de l’exposition présentée dans le cadre de la 44ème session de la Conférence Internationale pour l’Education de l’UNESCO à Genève en 1994.
( 2 ) : Les différentes associations de Pédagogie Curative et Sociothérapie des pays européens, y compris les associations de parents, se réunissent dans l’ECCE (Coopération Européenne pour la Pédagogie Curative et le Sociothérapie). L’ECCE est membre fondateur du Forum Européen des Personnes Handicapées (E.D.F.) dont le siège est à Bruxelles.
